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Attaque à la préfecture de police de Paris en 2019 : le Parquet national antiterroriste requiert un non-lieu

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a requis, fin août, un non-lieu concernant l’attaque au couteau qui a tué quatre membres du personnel de la préfecture de police de Paris (PP) en octobre 2019, a fait savoir, mercredi 23 octobre, une source proche du dossier à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du Parisien. Les investigations n’ont pas mis au jour de complicité dans ce dossier où l’assaillant, Mickaël Harpon, avait été abattu dans la foulée, et où personne n’a ensuite été mis en examen. Sauf avis contraire des juges d’instruction, qui doivent aussi se prononcer, l’affaire ne devrait donc pas être jugée.
Le 3 octobre 2019, Mickaël Harpon, un agent de la PP employé à la très sensible direction du renseignement de la préfecture (DRPP), sème la terreur pendant la pause déjeuner dans le centre névralgique de la police parisienne sur l’île de la Cité. En sept minutes, cet informaticien de 45 ans, né à la Martinique et en poste à la préfecture de police depuis 2003, tue avec un couteau deux policiers âgés de 38 et de 50 ans, une policière de 39 ans, ainsi qu’un agent administratif de 37 ans.
D’après les réquisitions dont l’AFP a eu connaissance mercredi, le PNAT a retenu le mobile terroriste, car M. Harpon avait « amorcé un périple meurtrier avec comme objectif de “tuer des infidèles” ainsi que l’a révélé l’exploitation de son téléphone portable ». Juste avant, l’homme, qui était converti à l’islam depuis une dizaine d’années, avait cherché sur Internet « comment tuer des infidèles ».
Les investigations ont donné lieu à de nombreuses auditions, notamment de collègues, de proches, des membres d’un club de football, mais les enquêteurs ont conclu que l’assaillant avait agi seul. D’après ces auditions, l’homme, atteint de surdité, avait déjà exprimé un sentiment d’exclusion au sein de son équipe, qui a pu nourrir un malaise. Le PNAT a ainsi souligné qu’outre le mobile terroriste « d’autres considérations » étaient « susceptibles » d’avoir « motivé son passage à l’acte ».
L’enquête a aussi mis au jour plusieurs « signaux en faveur d’une progressive radicalisation religieuse » : d’après ses collègues, M. Harpon ne voulait plus faire « la bise » aux femmes ou « s’énervait dès qu’il était question de religion », jusqu’à « mimer un geste d’égorgement ». Des négligences internes avaient été soulevées quant aux signes de radicalisation de Mickaël Harpon. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Christophe Castaner, avait admis des « failles », tout en défendant la direction du renseignement.
Le Monde avec AFP
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